Ce soir, si tu ne t'échappes pas...
Je suis l'aiguille, la botte de foin, la colère éperdue de la guêpe qu'on tue, la bobine de fil, la corde détendue, je suis le diable en tutu qu'on ne prend jamais au sérieux. L'amour est un cauchemar pour deux, ne reviens pas ce soir, je ne serai plus là. J'en aurai pris un autre dans mes bras, je cracherai mon rire faux dans son oreille, il pliera comme ils plient tous sans savoir comment se relever, et alors on me dira cruelle, et je rirai à gorge déployée. Je serai un cri tu. Je serai un habit qu'on enlève, tu seras l'ingénu, celui qui en crève. Il n'y a pas de trêve. Je ne te laisserai pas le choix, il faudra que tu te relèves ou cela ne sera pas. La lâcheté a un prix, celle du silence qui éclate comme un fruit. Tu te balances comme un pendule, mais tu es stérile comme un frein. Jamais ma colère ne sera assez atténuée pour te pardonner. Je te hais, je te hais, je te hais.