ephemere

Se peut-il que nous ayons la nostalgie du désir ? Comme d'autres ont la nostalgie de la lumière ? Et qu'alors pour avancer nous soyons moins fiers Et qu'alors nous nous enfoncions dans le pire ? Se peut-il que pour refuser d'être changés en pierre Nous...

Si loin de la vie la voix de cet homme dans mon oreille Murmure Me parle de la voix du sang Et chantonne cette mélopée si belle Venant de la fin du monde De la fin d'un monde Lorsque d'un sourire tout s'éteindra Et la lumière dans tes yeux Et la chaleur...

Au chevet de l'oiseau de verre, deux pantins se penchent, sans coeur et sans reproches. Ils ne pourront l'emmener dans leurs bras, ils n'ont pas non plus d'yeux pour être éblouis de son aura. Ils vivent dans une étagère sans ascenseur l'oiseau a attérri...

On va stopper maintenant toutes ces fadaises Tu vas arrêter la litanie des compliments Me dire qui je te suis vraiment Si mes mots te touchent Font des bleus sur ta bouche Des plis sur ton front Je ne veux plus cette façade de sourires Ces galets qui...

On va laisser refroidir les mots, les lettres, les sourires On va se détacher tout doucement De page en page Ne plus sentir le poids des couvertures si lourdes sur nos jambes Ne plus se mentir Tout est vide ici Comme partout Il faut s'agiter se montrer...

Je veux qu'on m'enterre avec mes nerfs avec ma peau Je veux qu'on m'enterre sans chaussures, sans lecture Je veux qu'on m'enterre doucement autour d'un ou deux verres Sans doute trois, au moins... Je veux qu'on m'enterre le matin Pour que les gens disposent...

Je me demande comment tu occupes ton temps à présent Qui te fait rire Quels sont les sujets que tu abordes Sont-ils toujours les mêmes ou en as-tu changé ? Tu t'es tant brûlé les ailes parfois à argumenter Contre des gens bouchés Qui ne veulent rien écouter...

La Terre en a connu de ces hommes tout entiers drapés dans leur haine La couvrant tant et plus de leurs misères soigneusement rapiècées Incapables de soigner d'autres plaies Ils viennent d'autres lieux d'autres mues d'autres ventres Parfois non, ils empruntent...

Passer comme un papillon dans la lumière Nêtre qu'une étincelle une luciole Tous ces pas qui tentent de m'écraser sous ce réverbère... Que cherche-t-il, Qu'aime-t-il en moi Ce reste de femme aux cheveux qui tombent Ce corps ramassé à la petite cuiller...

Comme il parait simple alors De passer de l'ombre à la lumière De faire raccourcir les jours Comme il parait stupide De tendre la main pour en prendre une autre Une passante aux doigts trop larges Comme il parait vain Ce chemin pour toute cette peine...