Alors
Elle revient du marché
Le panier et les yeux pleins de couleurs
De substances et de vie
Le soleil la frappe et frappe encore
Elle ouvre son coeur recroquevillé,
L'air emplit ses poumons, elle boit goulûment
Gourmande elle était et le serait
De moins en moins
L'ayant été tant et plus
Jusqu'à changer son corps contre un autre
Plus lourd plus rond
Moins acéré,
Protecteur.
D'un bon pas elle marche jusqu'au rond point du bonheur,
Dépasse celui de l'amitié et de l'amour
Cause toujours
Celui-là elle ne tourne jamais autour
Pousse la haute grille noire
Celle qu'il lui a érigée contre le désespoir
Comme une forteresse d'amour
Elle pose le panier qui se vide entièrement
Dans quelques bras, quelques bouches avides
Cui cui oisillons encore au nid
Puis elle se dirige vers la fenêtre
Et saute
Alors
Elle ouvre les bras,
Embrasse la terre entière
Recueille les morceaux
De tous ces gens écrasés
Sous des voitures, des avions, des tsunamis, des briques et des galets
Les ramène chez elle
Et les peint,
Un à un.
Le panier et les yeux pleins de couleurs
De substances et de vie
Le soleil la frappe et frappe encore
Elle ouvre son coeur recroquevillé,
L'air emplit ses poumons, elle boit goulûment
Gourmande elle était et le serait
De moins en moins
L'ayant été tant et plus
Jusqu'à changer son corps contre un autre
Plus lourd plus rond
Moins acéré,
Protecteur.
D'un bon pas elle marche jusqu'au rond point du bonheur,
Dépasse celui de l'amitié et de l'amour
Cause toujours
Celui-là elle ne tourne jamais autour
Pousse la haute grille noire
Celle qu'il lui a érigée contre le désespoir
Comme une forteresse d'amour
Elle pose le panier qui se vide entièrement
Dans quelques bras, quelques bouches avides
Cui cui oisillons encore au nid
Puis elle se dirige vers la fenêtre
Et saute
Alors
Elle ouvre les bras,
Embrasse la terre entière
Recueille les morceaux
De tous ces gens écrasés
Sous des voitures, des avions, des tsunamis, des briques et des galets
Les ramène chez elle
Et les peint,
Un à un.